Voici venu le corps de votre présentation. Nous allons vous demander de répondre aux questions suivantes dans le respect des lignes minimums demandées. Le principe est simple comme vous pouvez le voir. L'important pour nous (le Staff) est d'avoir réponse à chacune des questions (au possible), libre à vous de vous approprier comme bon vous semble cette fiche de présentation afin d'y répondre à votre rythme et à votre convenance.
Si vous avez envie de répondre d'une traite c'est tout à fait possible. Supprimez les questions et répondez tout d'un bloc si ça vous chante, la seule chose que l'on vous demande c'est de jouer le jeu niveau lignes et contenu. Nous voulons juste connaître votre plume et mieux comprendre votre personnage. Have fun D'où viens-tu? Où et comment as-tu grandis? Des choses marquantes durant ton enfance?
Ethan a eut une enfance des plus banale. Tout était dans la norme, tout. Son père avait un travail normal, sa mère s’occupait d’eux avec tout l’amour du monde. Aux yeux du monde, comme à l’intérieur de la maison, ils étaient la famille parfaite. Tellement parfaite et calme qu’elle en devenait déstabilisante. Son frère semblait parfaitement s’adapté à ce style de vie, capitaine de l’équipe de football, de bonnes notes à l’écoles, beau et attirant pour tous. Bref, si ce n’est dans les petites disputes qu’ils avaient avec son frère, c’était le fils parfait. Il arrivait souvent que les deux frères se battent, souvent juste pour plaisanter ou s’amuser et même si le plus âgé était le plus fort, Ethan gagnait tout les combats. Ses dents parvenaient à traverser la peau et même l’homme le plus fort n’aurait rien put faire contre ses petites dents bien aiguisées.
Puis, comme pour parfaire cette éducation qui se faisait dans les meilleures écoles, ses parents l’ont envoyé en Angleterre, pour sa première année de collège. On y disait l’éducation meilleure, la vie plus « européenne » et conservatrice. C’était censé l’aidé à rentrer dans le rang. Ethan, contrairement à ce frère si parfait, était loin du comportement le plus adapté, le plus « normal » selon ses parents. Malgré ses bonnes notes, il était assez turbulent, plus vif et certainement moins blasé par cette vie. Il possédait déjà toute la passion et un caractère bien trempé. Ce voyage était censé l’aider et cela l’a fait… Mais pas dans le sens attendu.
Quand Ethan a posé le pied en Angleterre, il a trouvé cela hideux. C’était laid et les habitations de sa famille d’accueille, qui servaient autrefois aux mineurs en bordure de Londres étaient loin de lui donné envie de rester. Oh, bien sûr, la vie n’était pas si terrible. Il allait dans l’une des meilleures écoles, pour laquelle les parents de son correspondant investissaient plus que nécessaire, il avait de quoi correctement vivre, correctement parler… Une vie presque parfaite…
Pourtant, il ne se sentait pas à sa place. Comme un malaise au fond de lui, le premier de ce genre lui semblait-il. Il avait l’impression d’imploser dans ce monde tellement parfait, qui ressemblait à peu de choses près au sien. Il avait besoin de changement.
Alors, sac à dos remplis de gâteaux, le nécessaire pour quelques heures, il a commencé à essayer de trouver autre chose. Dans les rues alentour d’abord, puis dans la ville entière, dans les champs avoisinant, dans la campagne et vers les petites rivière. Il a apprit à découvrir une certaine beauté et un certain charme à ce pays qui sentait le charbon…
Mais attendez… On fait comment maintenant pour renter ?
N’importe quel enfant aurait certainement paniqué, aurait trouvé le premier passant et lui aurait demandé son chemin, aurait pleuré jusqu’à ce que la police le retrouve… Mais pas Ethan. Lui, il a continué à marcher, simplement et mangeant de temps en temps les gâteaux dans son sac. S’il ne retrouvait pas son chemin, c’était peut-être qu’il ne devait pas le retrouver et tout cela avait quelque chose de tellement attrayant, de passionnant et de sensible. Bien plus que cette vie, tellement parfaite qu’on lui avait imposé jusque là.
Malheureusement, tous les voyages prennent fins et celui-là à terminé dans un poste de police. Un gamin d’une dizaine d’année qui dort dans la rue, évidemment, cela ne passe pas inaperçu. Ethan a dût rentrer aux Etats-Unis, retrouver sa famille, si parfaite et… ennuyante. Même si son père lui a crié dessus pendant des semaines et que personne ne semblait plus vouloir le laisser sortir, cela reste l’une de ses meilleures expérience et la première, vous dira-t-il, qui à fait ce qu’il est.
Comment c'est passé ton adolescence? La puberté et tous ses changements? La libido qui se réveille? La naissance et/ou la découverte de ce que tu es, si c'est le cas? Étais-tu un ado difficile? Croquais-tu la vie à pleine dent? Et la sexualité dans tout ça? Tes rapports avec l'autre sexe? ...
L'adolescence, c'est moche. C'est ennuyant et lent. Petit élève insupportable, ayant pourtant un certains dons pour les cours… Enfin ceux qu’il apprécie. Les autres n’ont aucune importance. Tout autour d’Ethan s’est mit à prendre une certaine tournure. Les choses importantes, celles qu’il aime, il peut y donner tout ce qu’il a, tout ce qu’il leur faut mais les autres… Elles sont simplement inexistantes à ses yeux.
Cette période a certainement été comme pour beaucoup l’une des plus difficile de sa vie, et qui n’est pas vraiment derrière lui. D’abord, et comme tous, il a dut se poser toutes ces questions existentielles. Qui suis-je ? Qui dois-je aimer ? Est-ce normal de regarder les hommes autant que les femmes ? Pourquoi j’étudie ? A quoi cela va-t-il servir ? Pourquoi je le fais ? Que vais-je devenir ?
Puis, finalement, Ethan a décidé de s’accepter en temps que tel, certainement un peu plus tôt que les autres adolescents, envers et contre tous. Il se détourne à cette période aussi des critiques et des paroles contre lui. Il décide de s’accepter, même si cela déplait et quand il sent ce désir l’envahir, cette pulsion qui le pousse vers un autre, alors il s’y fit, sans se poser de question sur pourquoi il ressent cela, ni même ce qu’il devrait normalement ressentir. Il ressent et il se passionne pour ce sentiment, aussi étrange soit-il. Il le fait se sentir bien, euphorique presque.
Cette euphorie le reprend à certains moments, alors qu’il n’est pas censé la ressentir. Par moment, elle est là, simplement et intensément. Il rit et apprécie les moments, qui peuvent tout aussi bien durer des semaines ou de simples minutes. Puis, toujours, à un moment ou l’autre et souvent quand il s’y attend le moins, la tristesse revient, et il se sent de nouveau vide, comme si quelque chose lui manquait, comme si la passion avait disparut de lui. Alors, il fait tout pour se sentir bien, suit son instinct et ses envies.
C’est certainement là l’un des plus gros problème de son existence. Cette envie, qui le prend aléatoirement, cette pulsion, qu’il suit comme un guide à travers les ombres de son esprit. Un regard, un sourire et le voilà avec un nouvel inconnu, pour une nuit ou une heure, homme ou femme, vieux ou jeune. Peu lui importe.
Quand il a envie d’étudier, il le fait, sinon, il fait autre chose. Sa vie ressemble à celle d’un drogué en manque, cherchant à tout prix sa dose de bonheur. Et quand il a fallut choisir une orientation, alors que tout le monde félicitait ses parents de lui avoir obtenu une bonne faculté de médecine, un magnifique appartement et bien tant d’autres avantages, il a simplement tout laissé tomber. Il ne voulait pas. Il l’a crié, ils sont criés en retour, plus personne ne s’écoutait et il a finit par claquer la porte. Ethan n’a plus jamais parlé à ses parents après cela. Contre tous les regards et les méprises, alors qu’ils faisaient « l’erreur de sa vie » il a suivit son instinct. Il est partit dans une nouvelle ville, San Francisco, simplement parce qu’il avait toujours eut envie de voir cette ville, et s’est inscrit dans une faculté de philosophie, là où il se sentait le mieux, là où cette pulsion, cette envie et cette humeur qui le compose pouvait s’exprimer librement et donnait un corps à ses écris. Il trouve un travail… enfin plusieurs, changeants au fil de ses humeurs, réussit brillement ses premières années d’études, simplement parce qu’il le désire, et même s’il lui arrive parfois de parler au téléphone avec son frère, cela ne dure jamais longtemps. Ils ne se détestent pas. Ils n’ont simplement rien à ce dire.
Son monde commence alors à se composer autour de lui et même s’il est heureux de ce qu’il fait, se sent libre par ses choix, il sent parfois cette petit voix, dans sa tête, qui le fait se sentir seul. Seul mais heureux.
Parlons un peu de ta vie d'adulte à présent? As-tu fais des études? As-tu une profession? Si oui pourquoi ce choix ? As-tu connu des tournants dans ton existence?
Depuis la révélation des faes, Ethan est persuadé que d’autres créatures existent. Il les imagine du moins. C’est assez étrange, cette sensation de vouloir qu’un autre monde existe. Mais en fin de compte, tellement passionnant.
C’est de là que lui vient l’idée de sa thèse : Et si toutes les créatures qui font les fantasmes et les films de bas genres étaient réelles, quelles seraient leurs influences sur les thèses philosophiques ?
Bien sûr, pour obtenir des réponses, il faut entrer dans un autre monde, encore plus fou que le monde « normal ». D’abord chez ces fans de vampires, à l’humeur et l’allure gothique, yeux et vêtements tellement noirs qu’on les perdrait dans la nuit et essayant à tout prit de plaire à ce chanteur, peint en blanc, de fausses cernes sous les yeux et des pans de vêtements noirs pour habits… tel une mauvaise copie d’un costume d’Halloween pour enfant. Le vampire, dans ce genre est simple, pas spécialement passionnant, mais voilà qu’une nouvelle thèse tombe sous ses yeux. Quelques études psychologiques sur la lycanthropie, l’esprit lupin qui hante certains et qui les fait hurler à la pleine lune tel des animaux. Il se demande si ce n’est pas aussi immature et étrange, que de se sentir deux. Deux dans le même corps, deux esprits mais qu’une seule âme, qu’une seule vie.
Cela le passionne et comme toute passion, elle le dévore. Il entre dans un monde nouveau, mêlé entre vrais cas psychologique et quelques autres, un peu plus spéciaux. Il demande alors de l’aide, à quelques psychologues pour lui fournir des cas, de véritables personnes à étudier et interroger. Se concentrer devant eux et plus simple que devant un livre, surtout pendant l’une de ces mauvaises passes. Malgré plusieurs refus, l’une des personnes a bien voulu l’accueillir, essayé de lui expliquer ce qu’on pouvait ressentir. Evidemment, essayé de joindre l’une de ces personne n’ayant ressentit que ce syndrome pendant un mois l’a mené à un tout autre genre de personne que celle qu’il comptait rencontrer. Il semblait tellement normal… Un peu trop même, sans compter ce petit amusement. Parfaite maison, parfait jardin, petite clôture blanche… il manquait plus que deux chiens des noms de « Pique-et-pique » et « Colégramme » pour que tout soit réellement la perfection et le rêve américain !
Mais les chiens n’aiment pas les loups non ? Et la deuxième fois qu’il se rend chez lui, il y a aussi ces deux jeunes, une lumière un peu trop vieille dans les yeux et même si ce n’était que pour une ou deux questions, le peu qu’il en voit, les contacts un peu trop présents, un grognement tenant plus de l’animal que de l’humain à une question un peu trop déplacée, suffit à lui faire croire de plus en plus à cette hypothèse folle. Et s’ils existaient réellement ?
C’est étrange, mais aussi tellement passionnant qu’il ne décide de rien dire. Ils semblent heure et ce bonheur, il n’a pas envie de le briser. Au contraire, il désire en faire partie. Ethan n’a alors plus aucun contact avec sa famille, même plus ce frère, qui a cessé de l’appeler. Il enchaine les emplois pour subvenir à ses besoins et payer quelques frais médicaux dont il a eut besoin, ainsi que les personnes qui l’ont aidé pour sa thèse. Les études ne sont pas gratuites non plus et ses économies ne suffisent plus. Alors que eux, mêmes s’ils ne font pas partie de la même famille (à ce qu’ils ont dit), ils sont liés, soudés comme aucun autre clan en ce monde… Et cette envie, d’appartenir enfin à quelque chose, d’être vu autrement que comme le petit employé ou l’ami absent, trop occupé à être ce petit employé, et d’avoir quelqu’un sur qui se reposer ne fait que grandir en lui, ne fait que l’entrainer ver le bas.
Puis elle revient, elle aussi. Il l’avait presque oublié avec les années, cette impression de vide qui le scinde, qui l’empêche d’écrire ou de me concentrer plus de deux minutes. Même coucher ne me fait plus rien, que ce soit avec des femmes ou des hommes. Peu importe, Ethan est vide.
Alors Ethan sort. Il sort pour oublier, parce qu’il n’arrive plus à dormir aussi. Avec quelques amis, simplement pour penser à autre chose, et il redevient l’ami présent, celui qu’on appelle quand on veut aller en soirée ou pour se changer les idées. Il se sent un peu plus entouré, comme s’il y avait quelque chose en plus dans sa vie.
Mais cela ne suffit pas. Cela ne suffit plus et Ethan se met à boire, de temps à autre, simplement pour se sentir bien, simplement pour oublier. Rien qu’une soirée, rien que quelques heures. Les choses reprennent alors du sens. Ethan rit et s’extase devant un rien. Même devant les phares d’une voiture. Une voiture dangereuse, qui aurait put le tuer, si un homme ne l’avait pas tiré vers lui, avec une force surdimensionnée et qui le passionne. Ou était-ce alors que l’alcool qui parlait ? Rien ne l’avait passionné depuis un moment, depuis trop longtemps.
Bien sûr, l’alcool lui fait dire des bêtises, et même s’il lui semble dire une adresse, son appartement reste introuvable pendant plusieurs heures. Comme tout et surtout les choses qui ne fonctionne pas, cela se termine dans un bar… Pour boire de l’eau cette fois et faire redescendre l’alcool dans son sang. C’est étrange, mais même quand les effets de la boisson tombent enfin, il est toujours aussi passionnant. Peut être un peu trop, peut être un peu vite. Mais rien ne compte. Il avait besoin de se sentir moins seul et l’homme lui donne un peu de compagnie, pour un temps, principalement par la parole et de simples gestes. Ethan se rend alors compte que vivre intensément n’est pas tout, qu’il lui faut aussi, parfois apprendre à contrôler ses pulsions, apprendre à se donner envie de vivre, plutôt que de se laisser vivre.
Ethan retrouve une certaine forme de vie, après avoir faillit perdre la sienne, après avoir parlé avec cet homme, dont il ne connaît même pas le nom. Il arrive à conjuguer repos et travail, de la même main et ainsi à trouver un équilibre, instable, autant que ses humeurs et certaines pulsions restent. Trop vivaces mais moins dangereuse… Enfin en général.
Il n’aurait certainement jamais pensé qu’aller regarder la pleine lune, juste à la sortie de la ville puisse le mettre dans une telle situation.
Depuis quand les chiens font-ils la taille d’un poney ?
Venons-en à Aspen Creek à présent? Qu'est-ce qui t'amène ici, si tu n'y as pas grandis? Quel rôle y joues-tu? Pourquoi Aspen Creek a-t-elle besoin de toi? Qu'attends-tu des prochains mois?
Pourtant, il ne s’est rien passé. Du moins, dans un premier temps. Ethan se souvenait vaguement d’un poney qui lui a sauté dessus. Un poney gris avec des crocs qui ressemblait à un loup, certes, mais hormis une vilaine morsure sur l’une de ses cuisses, quelques égratignures qu’il n’était même pas certains d’avoir puisqu’il les aperçu à peine une fois, un mal de dos horrible à cause de sa chute et l’impression d’avoir été heurté par un train et non un gros chien, il n’y avait rien d’anormal. Ethan n’avait jamais été réellement blessé alors, le temps de guérison aussi rapide soit il ne lui sembla pas anormal non plus, du moins pas tellement. Il devait simplement avoir un meilleur système immunitaire que la plupart des personnes.
Et puis, il y avait ce dont il ne se souvenait pas vraiment. Ce qui lui semblait être un rêve ou un cauchemar. L’animal qui lui sautait dessus, l’impression que ses muscles se déchiraient sous la blancheur intacte de cette mâchoire, un poids sur lui, la douleur, encore et toujours, et… L’idée que cela était magnifique. Se réveiller, une fois… peut-être deux. Les arbres autours de lui, de la pluie, qui lui semblait brûlante… ou était-ce simplement son corps qui faisait concurrence à l’enfer, brûlant et se déchirant de lui-même, comme si un combat se menait dans son propre corps. Fermer les yeux pour oublier la douleur, se dire que peut-être il était mort, ou comme son sommeil le lui rappelait, qu’il faisait un rêve un peu plus long que son habitude. De temps en temps, après qu’il soit revenu chez lui, presque nu et avec l’impression d’un énorme gueule de bois, malgré une euphorie constante, comme si c’était la meilleure journée de sa vie.
Mais rien n’avait changé, sinon deux jours de salaire en moins et presque aucun souvenir d’où il était à ce moment, il continuait sa vie, essayait de s’imposer un rythme plus régulier, pourtant, tout lui semblait plus fort.
Ses humeurs notamment. Quand il était joyeux, difficile de ne pas rire, quand il était triste, il sentait les larmes lui monter aux yeux, alors qu’il n’y avait pas de quoi aller jusque là. Mais le pire, c’était la colère. Il n’avait jamais été colérique, n’avait jamais agressé ou ne s’était battu avec quelqu’un pour le plaisir, même pas devant certaines insultes qu’il avait subit dans son adolescence, il se rendait compte. Pourtant, cette fois, il n’arrivait plus à se contrôler, perdait toute la stabilité qu’il essayait de mettre en place, avec toute la difficulté que ses pulsions lui imposaient.
Il perdait le contrôle mais quand à la pleine lune, son amie du moment lui proposa de sortir dans un nouveau bar, il ne refusa même pas. Elle était à lui et quelque part, revendiquer cette fille comme sa propriété avait quelque chose d’attrayant… même s’il ne l’aimait pas ou qu’elle ne représentait rien.
Une dispute, cette fille qui part vers un autre, elle rit et il la touche. La colère revient à la charge, une pulsion chaude et prenante, comme ses anciennes passions. Aussi destructrice qu’elles. Un coup mal placé dans ce type orgueilleux et il vole aux sols, s’écrasant le crâne contre le sol. Il n’était pas mort, simplement sonné et pas prêt de se relever. L’un de ses membre avait craqué, mais impossible de dire lequel. Un bruit immonde, fort et grinçant, qui donna des sursauts de peur à la plupart des personnes présentes, mais Ethan en ressentait… Une certaine joie. Un sourire narquois sur son visage, quelques minutes, juste avant d’entendre les sirènes de police.
Il n’était pas fou – du moins pas assez – ni incontrôlé pour rester là. Alors le voilà qui court. Loin. Très loin. Pour tous les éviter. Et ses bruits, qui montent dans son crâne et le déchire. Il veut s’en arracher les oreilles. C’est douloureux.
Douleur. Douleur. Douleur. Douleur.
Dans sa tête, comme un bourdonnement, une alarme qui ne cesserait. Dans tout son corps. Cela le déchire, le brûle et l’écartèle, comme si quelqu’un le déchirait de l’intérieur, cherchait à le détruire. Quelqu’un ou quelque chose. Quelque chose à l’intérieur de lui, quelque chose qui lui appartient. Et comme il n’a pas la force de se battre, comme il ne l’a jamais fait, alors il s’écroule. Il laisse enfin cette force l’envahir complétement, quitte à en devenir fou. Il la laisse prendre possession de lui. Il n’a plus envie de se battre. Il n’a pas envie d’aller contre elle. Et il finit par accepter. Peut être que c’était lui. Simplement le vrai lui qui reprenait le dessus, celui qu’il n’arrivait même pas à se montrer à lui-même, ce « Ça » des théories freudiennes.
Mais pourtant, une fois que c’était là, il se sent mieux. Le poids qu’il trainait en lui, à chaque mouvement de la lune semble disparaître. Il se sent libre, plus libre que jamais. Il reprend alors conscience. Son environnement semble être la forêt, du moins quelque chose de semblable, la lune brille patiemment caresse son corps et c’est agréable. Un mouvement dans des feuillages, et comme une pulsion, il se lève pour courir après. Malheureusement, tenir debout et moins simple qu’il ne lui semblait. Alors, il prend peu à peu conscience de ce qu’il est.
Son corps semble avoir changé, ses bras sont des pattes fines, pliable comme l’était ses genoux, alors que ses jambes semblent s’être retournées pour pointes des coudes vers l’arrière, son dos est plus long, recouvert d’une fourrure grise et noire, magnifique selon lui, sa mâchoire plus allongée, ses yeux plus perçant et pourtant, il n’arrive pas à tout apercevoir comme sous sa forme humaine. Il a des oreilles aussi et cela fait tout drôle de pouvoir les bouger. Il s’amuse avec quelques secondes, prenant conscience de ses capacités. Il y a aussi ce truc, qui bouge derrière lui et à coté de ses pattes grises. Il cherche à l’attraper, comme un idiot mais se rend bientôt à l’évidence. Taper dessus est douloureux, pour lui, cela fait parti de lui.
Il apprend doucement à se mettre sur ses pattes, fais quelques pas hésitant avant de prendre les mouvements en tête. Et tout s’accélère. Tout redevient passionnant, tout ne redevient que pulsions et sentiment. Tout s’accélère. Un autre petit animal, là-bas et il se jette dessus, lui courant après avant de l’abattre, mordant le coup du lapin, simplement, parce que cela lui semblait normal, naturel.
Un fois ce repas terminé, il sent la soif monter. A priori, les émotions les plus simples sont acceptées, mais dès qu’il cherche à penser autrement, ou même à se demander comme il en est arrivé là, le loup reprend le dessus et ils se battent intérieurement, se blessant l’un et l’autre. Certaines choses sont possible, même de petits tests amusants… comme essayer de miauler sous forme lupine peuvent être tentés même s’il a l’impression de s’étouffer en essayant, mais toutes les pensées, qui mettent en conflit l’une et l’autre de ses parties, celles qui essayent de s’entre mutilées le détruisent intérieurement. Alors, la partie rationnelle d’Ethan, l’humain, celle qui ne l’a jamais laissé tombée, celle qui l’a mené à être la personne qu’il a voulu être, une personne qui n’avait pas honte de lui, finit par accepter. Et s’ils restaient ainsi pour toujours, alors ils feraient avec. Ils n’avaient plus envie de se battre l’un contre l’autre.
Il parle enfin d’eux deux. Parce qu’il prend conscience d’une chose. Ils sont deux. Deux esprits, deux formes, mais un corps et une âme. Et il y autre chose qui le fait se réjouir. Ils sont deux. Ethan ne serait plus jamais seul. Alors il se met à courir. Eperdument, comme si sa vie en dépendait. Mais cela est un jeu, cela est une passion, une danse avec la forêt, qui ne s’arrête qu’au petit matin, une fois qu’il pense à ce qu’il ne pourra plus faire en temps que loup. Lire et écrire lui manquera. Puis la douleur revient. Intense et le mettant une nouvelle fois à genoux. Il tombe et d’un coup, dans des craquements horribles, des doigts se rallongent, ses membres se retournent, ses côtes se rallongent. Doucement, mais certainement. C’est à peine l’aube et Ethan rentre chez lui, un peu honteux. Il retrouve quelques un de ses vêtements, dont il ne se souvenait pas s’être débarrassé en remontant sa trace. Sa propre trace. C’est étrange, cela aussi, mais les odeurs lui semblent plus facilement repérables.
Il a retrouvé ses clefs. Heureusement et à peine chez lui, après une douche pour retirer toute la terre, les feuilles, le sang et plein de choses dont il ne veut pas connaître la provenance, il appelle cet homme, qu’il avait croisé pour sa thèse et dont il avait gardé le numéro. Il essaye de lui en dire le moins possible, mais l’homme découvre bien vite la situation. Son jugement est pourtant clair. Ethan ne peut pas rester ici. Il ne saurait pas comment le gérer, ni même comment lui apprendre ce qu’il doit être. Pourtant, il ne l’abandonne pas, certainement dans la crainte qu’Ethan ne reste et fasse bien plus de dégât que la précédente nuit.
Il lui donne un endroit où aller, et où il pourra se réfugier. Un endroit sûr à ce qu’il disait, dans lequel il se sentirait bien, s’il n’avait pas peur d’un petit voyage… Et cette idée est plus que plaisante. Ethan prend cette transformation comme un nouveau départ et il a besoin d’un nouveau lieu où se construire, d’un nouvel endroit où se reformer, où réapprendre à être lui. De plus, il se revoit mal repasser devant cette boulangerie, l’air de rien et empli de fierté comme il l’a fait quelques heures plus tôt alors qu’il ne portait qu’une veste, qui cachait à peine ce qu’il y avait à cacher. Il a besoin d’un nouveau lieu et Aspen Creek semble parfait pour cela !
Pourquoi Aspen Creek a t’elle besoin de lui ? C’est une bien grande question et même si Ethan était un peu déprimé avant sa transformation, l’idée de pouvoir aussi bien sentir les choses avec autant de force, cette passion qui l’envahit à nouveau et cette nouveauté dont il s’éprend lui font retrouver une certaines joie et lui offre tellement de possibilité. Peut-être Aspen a-t-elle besoin de lui simplement pour l’aider à revivre, comme une mère donne à ses enfants, peut être simplement encore pour prouver au monde qu’elle est accueillante et aussi chaleureuse qu’elle se fait entendre par les autres loups dès qu’il en prononcent le nom.
Dans les prochains mois, Ethan aura surtout besoin d’apprendre à se contrôler à la fois lui-même et son loup. Il vient aussi pour essayer de trouver une part de l’attention qu’il lui manque, une famille ou du moins un groupe auquel appartenir. Il espère aussi ne pas s’être trompé sur les vertus de ce voyage, sur les bontés d’Aspen Creek et sur ses propres capacités. Tout reste à démontrer, à la fois pour lui et envers lui.
D'autres choses à nous faire savoir ? Sur tes capacités? Sur ta vie? Sur ton environnement? Un secret peut-être que nul n'est censé connaître?
Ethan adore la salade… Pour un loup garou, c’est étrange mais comme toute sa personne, la salade c’est croustillant et pas très discret.
Ah oui... Et il n'arrive pas à miauler sous forme de loup! Il adore faire des expériences avec sa bestiole!