Je suis née en Inde, dans ce pays que les pubs vous montre toujours coloré, joyeux et dansant, le tout sur une bande son sortie d’un film Bollywood. Ils n’ont pas tort, certes. Et j’avoue aimer les Bollywood. Mais il ne faut pas non plus imaginer toutes les femmes en sari et les hommes en petit gilet en train de danser aux quatre coins des rues.
J’ai la chance d’être née dans une belle banlieue de Mumbai, anciennement Bombay, avec des parents aimants et une situation confortable. Pour comprendre tout le pourquoi du comment je vais vous faire un petit retour en arrière. Je vous le promets, c’est indolore.

Mon père, est né en Amérique du Nord dans une petite ville près de Portland, il y a grandi et fait ses études. Rapidement son goût pour la nature et son bel appareil photo offert par son père l’ont poussé vers le reportage animalier. C’est en Inde qu’il rencontra ma mère Lalita, alors qu’elle militait pour la meilleure condition des éléphants et que mon père prenait des photos. Ma mère m’a toujours dit que lorsque que les yeux de mon père se sont posés sur elle, il s’est figé et a failli se faire écraser par un éléphant. Je ne suis pas sûr de la véracité mais j’ai toujours adoré cette histoire.

Depuis ce jour ils ne se sont plus quittés. Ma grand-mère Manika a adoré mon père qu’elle voyait en jeune et beau américain avec son accent indien à couper au couteau. Mon grand-père était moins de cet avis. Certes il avait du mal à trouver un bon mari à sa fille unique un peu trop rebelle, mais tout de même, il aurait préféré un indien pour reprendre l’affaire familiale. De grandes plantations de thé qui fait la fierté de ma famille depuis des générations.
Les petites déconvenues passés, mon père épousa ma mère et garda son nom. Ils s’installèrent dans une banlieue de chic de Bombay et un an plus tard, j’étais née, le 4 janvier 1957.
Mon père se forma auprès de son beau-père afin de reprendre l’entreprise à sa suite, mais il ne quitta pas sa passion première, le reportage animalier.

La guerre avait laissé son lot de malheureux, mais aussi de loup-garou déstabilisés. A mes deux ans, mon père s’octroya une petite virée pour mener un reportage en solitaire sur le magnifique tigre du Bengal. Au détour d’un amas rocheux il tomba nez à nez avec un homme hirsute portant ce qui semblait être un reste de tenue militaire de la seconde guerre autant dire d’une bonne dizaine d’année ! L’homme se jeta sur lui et commença à se transformer sur mon père en un énorme loup. Il lui déchiqueta l’épaule avant que mon père ne réussisse à lui sectionner un bras à coup de machette. L’homme-loup parti plus vite qu’il  était venu et laissa mon père l’épaule en charpie, agonisant.
Il fut secouru par son porteur qui était resté selon les instructions près de la jeep et fut alerté par les cris et grognements. Il l’emmena à l’hôpital où il fut soigné.
C’est là-bas qu’il rencontra Adi, l’alpha de la région qui le prit sous son aile et l’accompagna lors du changement. Il résista et survécut mais l’idée de devoir quitter sa famille à cause de ce changement le rongeait et l’empêchait d’être complètement en accord avec son loup. Adi préférait que les loups reprennent une nouvelle vie pour éviter toutes questions et accident au début.
Ma mère commençait d'ailleurs à s’inquiéter de voir son mari si souvent absent et les yeux pleins de tristesse.
Ne pouvant plus cacher son secret mon père fondit en larme, lui qui pourtant ne pleurait jamais et lui révéla sa nouvelle vie. Ma mère toujours aussi forte et pragmatique le rassura, l’encourageant à se reprendre et à affronter sa nouvelle condition.
Il lui expliqua qu’il ne pouvait contrôler son loup, qu’il était un danger pour tous.
Ma mère insista pour aller voir Adi, l’alpha. Elle manqua surement de peu de se faire tuer ce jour-là mais elle tint tête à l’alpha et l’obligea à trouver une solution pour que son mari soit en accord avec sa bête et qu’il puisse vivre avec sa famille. Elle ne dirait rien, elle aimait seulement son mari et souhaitait rester à ses côtés quels que soit les difficultés.
Je ne sais franchement pas comment elle fit pour convaincre Adi mais mon père partit une année chez le marrok d’Amérique à Aspen Creek et il revint apaisé et en accord avec lui-même.
Son absence ne me marqua pas étant alors toute jeune et bien occupé à découvrir le monde. Presque chaque semaine, nous recevions une lettre que ma mère me lisait et relisait chaque soir. Il décrivait les montagnes du Montana et comment se passait son reportage photo. Car même si il était parti pour se dominer, il en profitant pour étudier les loups nord-américains. Cela donnait une raison valable à son absence et je jubilais à l’idée qu’il me ramène un bébé loup ce qui bien sûr n’arriva pas, mais l’espoir fait vivre comme on dit.
C'est à cette période que mon intérêt pour le Montana s'éveilla. Je rêvais souvent de hautes montagnes et de forêts inconnues, caché dans un fourré avec mon père à observer une meute de loup courant librement. Le loup devint alors le symbole qui me rappelait mon père et je collectionnais les peluches et les images de loup dans ma chambre de fillette.
A son retour, Adi autorisa mon père à vivre sa vie de famille maintenant qu’il était stable. Il était d’ailleurs maintenant en adéquation total avec son loup, bien plus que d’autres membres de la meute.
Je ne vis pas de différence à cette époque, trop petite encore pour constater que mon père paraissait un peu plus féroce et surtout plus protecteur envers moi. J'attribuais tout ça à son amour pour sa fille chérie et adorais me sentir aussi choyé. Je passais des heures à l'écouter me raconter son année auprès des loups et m'amusais à hurler avec lui dans le jardin, cassant les oreilles de ma mère qui faisant alors semblant de nous chasser à coup de balai.
Mon reportage photo préféré était bien sur celui du Montana, en noir et banc tout en nuance. J'adorais ce passage où un loup fixait la caméra de ses grands yeux que j'imaginais dorés et se fondant presque dans la grande tâche de soleil qui éclaboussait la clairière. Ce loup semblait être plus qu'une bête sanguinaire dépeint pas les paysans. L'intelligence brillait dans ses yeux et même un autre sentiment que je n'arrivais pas à comprendre.

Je grandissais et ramenais tous les animaux imaginables à la maison et les étudiais. Je regardais en boucle les photos de mon père et me prenait moi aussi pour une exploratrice à la recherche d’une espèce rare au fond de mon jardin.
C’est en chassant un oiseau unique au plumage multicolore en haut de notre noyer que mon pied glissa et que je tombai droit sur un des tuteurs en métal du potager. Le tuteur traversa mon épaule gauche et je tombais inconsciente.
Je me réveillai trois jours plus tard à l’hôpital, l’épaule gauche bandée et douloureuse. J’avais alors 8 ans. Aucune complications, par chance rien n’avait vraiment été abimé, je fis de la rééducation quelques années tout de même. Je me targuais alors auprès de mes copines de m’être fait attaquer comme mon père par un tigre ! (il ne me révéla la vérité que plus tard).

J’étais une élève sérieuse bien qu’un peu agitée. J’étais un beau melting pot de mes parents, vive, curieuse, sachant ce qu’elle veut et joyeuse comme ma mère.
L’heure du collège arriva et j’intégrai un internat. Nous n’étions que des filles et ce fut là le théâtre de mes premiers amours et grande découvertes. Les garçons étaient bien lointains alors que les filles proches. Cela peut paraitre cliché dit comme ça, le fantasme du pensionnat rempli seulement de jeunes filles. Mais je tombai littéralement en amour devant Penny, une anglaise dont les parents étaient venus s’installer en Inde pour suivre une sorte de gourou. Nous étions alors au tout début des années 70.
Je passais trois années durant le lycée dans une relation étrange de meilleure copine et un peu plus sans pour autant l’avouer, c’était notre secret. A 17 ans l’heure des hautes études étaient arrivés. Penny retourna en Angleterre rejoindre sa grand-mère et moi je filais en faculté de biologie animale comme mon père.
Je me fis des amis passionnés tout comme moi et nous montâmes une petit équipe pour tourner des films sur les animaux avec un discours un peu humoristique que nous faisions circuler dans la fac.
Certains week-end et les vacances, je retournais chez mes parents et éprouvait toujours cette même joie de les revoir et les écouter me raconter leur vies. Ils ont tous les deux une capacité étonnante à donner au moindre petit détail de vie insignifiant une importance et une captivité énorme. Je pouffais toujours en écoutant mon père imiter mon grand-père lorsqu’il lui disait comment faire vivre l’entreprise familiale.
Mes études franchement terminée et un doctorat en poche, ma mère me fit revenir à la maison pour quelques semaines afin de profiter de moi avant de me lancer dans le monde.

C’est à cette période que mes parents me révélèrent le secret de mon père. J'avais 25 ans.
Qu’il était un loup-garou et que les humains n’étaient pas seuls. Là encore son alpha n’était pas d’accord sur cette révélation mais le fait que mon père ne vieillisse plus par rapport à ma mère commençait à me faire douter de quelque chose.
J’encaissais la nouvelle assez bien finalement et mon cerveau se demanda tout de suite comment c’était possible d’un point de vue scientifique. Je ne me posai même pas la question du choquant ou non mais plutôt de comment ça marche.
Je restais ébahi devant le loup qui remplaçait mon père lorsqu’il accepta enfin de se montrer sous cette forme. Je ne le vis jamais se transformer car c’est un moment bien trop intime pour lui mais je fus captivé et en secret j’espérais pouvoir devenir un jour comme lui.
Je demandais à ma mère pourquoi elle ne voulait pas être comme lui. Les dieux en ont décidé ainsi me dit-elle. Je suis là pour veiller sur vous deux c’est tout.
Je demandais plusieurs fois à mon père de venir avec lui voir la meute, de pouvoir les observer, les connaitre. Mais mon père me répétais toujours que ce n'était pas la place d'une humaine. A force de refus mon envie grandissait mais ne voulant pas décevoir mon père j'arrêtais mes suppliques et patientais. Il finirait bien par céder un jour non ?

Les années passèrent et je fus embauchée pour une chaine télé comme reporter animalier, mon rêve. Je sillonnais les pays avec mon équipe, voyageant sans cesse. Je n'oubliais pas les loups et en fit ma spécialité. La fermeture de la chaine en 1985 me mis au chômage et l’envie de me mettre à mon compte me pris. Mais je n’avais pas oubliée mon envie de rencontrer la meute.
Toutes ces années passées à observer les loups m'avait donné envie de plus. Pourquoi ne pourrais-je pas devenir louve moi aussi ? Ma vie à sauter de lieux en lieux ne m'avait donné aucunes attaches à part ma famille et parfois je me sentais plus proche des loups que des hommes.

Je pris mon père à part et lui exposa cette idée. Lui qui était alors devenu 1er lieutenant de sa meute, étant en parfait accord avec son loup. Il ne fut pas choqué mais resta réticent. Il voulait que je prenne en compte tous les aspects que cela engendrait. Tous les sacrifices aussi surtout pour une femme. Ne pas avoir d’enfant ne me dérangeait pas le moins du monde. A 27 ans, je n’avais toujours pas envie d’avoir d’enfant et n’en voulait pas non plus. L'idée de la mort était bien sûr préoccupante. Tout le monde ne résistait pas au changement, encore moins les femmes. Je pris une année à réfléchir à la question, me rapprochant encore plus de mon père, découvrant le monde des loups par son biais. Il ne voulait pas me faire peur mais souhaitait être réaliste. La vie de loup n'est pas un paradis. Ce n'est pas juste courir et hurler comme dans le jardin. Il y a toute une hiérarchie à respecter et surtout le loup à accepter. Faire corps avec ses instincts et savoir les contrôler. Certains en perdaient la vie. Et bien sur mon père ne voulait pas que sa fille soit de ceux-là.
Mon envie était toujours là. Un peu ébréchée par l'idée que je pouvais mourir mais tant pis. Il fallait essayer sinon j'allais le regretter toute ma vie.

Mon père me mena au « QG » de la meute et me fit m’entretenir avec Adi que je connaissais déjà par ses venues à la maison mais sans plus. Il me testa, me posa mille questions, organisa même une mise en scène ou l’un de ses loups m’attaqua pour voir ma réaction. Ayant déjà été chargé par un éléphant je restai de marbre (en apparence) et m’écartai. Mes mains tremblaient mais je ne devais pas ciller. J’étais déterminée, j’y pensais depuis des années et c’était maintenant ou jamais.
Adi s’occupa de mon changement. Il m'avait prévenu qu'il fallait me laisser pour presque morte.
Cette partie-là ne m'enchantait guère. J'avais beau être casse-cou me laissait me faire attaquer par un loup n'était pas dans mes cordes.
Il faisait nuit, seul mon père et Adi étaient présent pour ne pas que la scène tourne au carnage et que je me fasse dévorer par la meute. Adi sous sa forme de loup était fin et petit comme les loups indiens mais ses muscles fort roulaient sous sa fourrure couleur sable.
Il ne me laissa pas le temps de dire ouf ou à ma sueur de descendre jusqu'au milieu du dos pour m'attaquer. Il fondit sur moi avec rapidité et le choc me fit faire un black-out et je me retrouvais les fesses par terre, une masse lourde dévorant mon épaule. Mais qu'est-ce qu'ils ont avec les épaules à la fin !? Par réflexe je poussais de toutes mes forces sur mes bras et me débattais en sentant le sang chaud couler sur moi. J'étais prise au piège. Je paniquais. Et s’il ne se contrôlait pas si bien que ça, et si il finissait par me tuer et me dévorer ?
Quelques secondes plus tard je sombrais dans l'inconscience, des yeux jaunes hantant mon esprit.

Le réveil fut difficile. J'avais mal partout mais j'étais vivante. Un sentiment de soulagement m'envahis. Bien vite rattrapé par la dure réalité. La pleine lune était dans une toute petite semaine ...

La première transformation fut douloureuse et longue. J’étais prévenue bien sûr. A travers un rideau sombre je voyais mon père le visage inquiet assis derrière les barreaux de ma cage.
Je me concentrai sur son regard et essayai de penser au loup du reportage de mon père. A son regard intelligent et profond. A sa fourrure claire qui semblait si douce. Ma vieille cicatrice à l’épaule et la toute récente de l'autre côté me firent mal lorsque toute ma structure changea puis plus rien. Le noir.
Je me réveillais épuisée dans des draps baignés de soleil. J’avais chaud mais ma mère posait sur mon front ses mains fraiches et murmurait une chanson de mon enfance. Lorsque j’ouvris les yeux je lu dans les siens l’inquiétude mais surtout la fierté et le soulagement. J’avais survécu et j'étais en pleine possession de mes capacités mentales pour l'instant tout de moins.
La nuit avait été longue et j’avais apparemment hurlé maintes fois avant qu’Adi et mon père ne me rejoigne sous forme de loup. Je n’avais pas fui, j’avais seulement apprécié la chaleur de la meute et son réconfort. Ma louve désorientée avait trouvé refuge dans l’unité rassurante de la meute.

Petit à petit j’appris à partager entre ma louve et moi, comme mon père à son retour d’Amérique J’accueillis avec plaisir cette partie de moi et la laissait se mêler pour que nous ne fassions qu’une.
Les débuts furent difficile je l'avoue. Je passais trois mois dans la maison de la meute de peur de blesser quelqu'un et surtout ma mère. Les odeurs de sang ou quelqu'un courant dans la rue réveillait mes instincts de prédateur et je me mettais à gronder sans m'en rendre compte.
Mon père ne me quittait jamais d'une semelle et fut certes pot de colle mais il me permit de devenir celle que je suis. Une louve bien dans ses pattes.
Même si j'avais du mal à accepter de dévorer de la viande crue j'essayais de relativiser. C'est naturel. La nature est ainsi. J'avais étudié des années durant la vie sauvage et il en fallait beaucoup plus qu'un cadavre de biche pour m'impressionner.
Ma place de la meute fut un peu plus dure à prendre au début. Seule femelle, les dominants avait tendance à beaucoup me protéger et beaucoup avait des vues sur moi. Mon père remit en place plusieurs d'entre eux sans que je le sache. De mon côté je n'avais pas envie de diriger les autres mais ne me laissait pas pour autant marcher sur les pattes. Mon côté protectrice se développa avec ma louve. Mon père me disait souvent que si j'avais eu un esprit un peu plus dominant j'aurai très bien pu prendre sa place de lieutenant. Mais me battre pour monter en grade ne m'intéressait pas, j'aimais juste faire partie de la meute et en prendre soin. Mon père m'avait transmis l'ardeur et la passion avec laquelle il m'avait aidé à maitriser ma louve. Et je voulais faire de même avec les autres. L'intérêt de la meute été en jeu. Pas question d'avoir des loups instables dans la meute.
Adi était aussi devenu plus tolérant sur les contacts des loups et les compagnes humaines étaient maintenant autorisé. Il fallait donc des loups équilibrés.
Mon père était un peu le professeur des nouveaux loups ou des plus instables. Pour ma part je l'assistai dans cette tâche et les réconfortait quand il y a avait besoin.
Quelques années plus tard la meute accueillit deux nouvelles femelles. Adi ayant compris que non, nous ne risquions pas de tout déstabiliser. Il avait céder à mon père car j'étais sa fille et qu'il avait promis de m'assumer et d'assumer les relations au sein de la meute. Mais au départ, l'idée d'avoir une femelle qui pouvait mettre le bazar au sein des mâles le rendait assez réticent.
Mon père était d'ailleurs fier de faire avancer la meute et lui faire perdre ses idées parfois archaïques. Et j'étais bien sûr très fière de mon père, cet américain plus indien que certains qui faisait avancer les choses autant dans son travail que dans sa meute.

Mon père me reparlait souvent de cet endroit, Aspen Creek. Souvent je me prenais à rêver d’aller là-bas, je n’avais encore jamais visité l’Amérique du Nord. Le reportage de mon père me restait toujours en tête tout comme le grand loup aux yeux intenses qui m'aidait souvent à reprendre mon calme quand je commençais à perdre pied.
Depuis ma transformation je travaillais dans l’entreprise familiale et je flirtais avec un des membres de la meute. Le travail était plus important mais c’était agréable de se sentir aimé par quelqu’un d’autre que sa famille. Ma louve l’appréciait en tant que compagnon de jeux mais pas forcément plus, tout comme moi d’ailleurs.
Les années passèrent et notre relation stagna pour au final s’arrêter en tant que bon amis.
La vie passait et j’aimais me blottir contre ma mère vieillissante en lui tenant chaud grâce à ma fourrure. J’ai toujours du mal à la voir vieillir alors que mon père et moi restons jeunes (bien que je fasse plus vieille que mon père malgré le maquillage qu’il utilise parfois).
La routine s’installa et mon irrépréhensible envie de bouger me repris. Comme le jour de ma demande pour devenir louve, j’étais décidée. Je voulais quitter l’Inde et tenter ma vie ailleurs.
Adi et mon père reprirent contact avec Bran Cornick et il fut conclu que je pouvais venir en tant que visiteuse afin de découvrir l’Amérique du Nord et retoucher un peu du reportage animalier.
Les membres de la meute ne voulaient pas voir partir leur "nounou" mais se résignèrent bien vite dès qu'ils m'arrachèrent la promesse de venir souvent leur rendre visite.
Ma mère me serra longuement dans ses bras avant que je n’embarque dans l’avion.
« Je suis fière de toi ma petite fille » furent les derniers mots que j’entendis avant de quitter le sol indien pour l’Amérique.